Peut-on sérieusement suivre une psychothérapie à distance ?
Bien que récentes, les thérapies en ligne et leur efficacité commencent à faire l’objet d’études scientifiques. Depuis 1999 la société internationale pour la santé mentale en ligne (ISMHO) a mis en place un groupe d’experts chargés d’analyser des cas cliniques traités par thérapies en ligne. Les conclusions de ce groupe montrent que les thérapies en ligne sont non seulement possibles mais parfois plus efficaces que des thérapies classiques. L’usage d’internet peut en effet parfois faciliter la communication. Certains clients peuvent par ailleurs trouver un intérêt particulier à une communication par chat, par exemple des personnes isolées géographiquement, introverties, timides, handicapées, inquiètes d’une stigmatisation ou encore phobiques. L’un des principaux avantages de la communication via internet est de favoriser la deshinhibition.
Le groupe d’experts de l’ISMHO souligne que certains individus sont plus honnêtes, plus ouverts et plus expressifs par écrit que lors d’une rencontre en face à face. Par ailleurs la communication via internet est maintenant entrée dans les mœurs et de plus en plus de personnes utilisent spontanément des symboles, des émoticones ou des smileys au cours des chats ou dans leurs e-mails afin de donner des informations sur leurs états émotionnels. Ce langage symbolique peut se substituer en partie au langage non verbal observé lors d’un entretien classique. Le groupe d’expert de l’ISMHO signale que dans de nombreux rapports d’entretiens thérapeutiques par chat, il leur était difficile d’imaginer que la conversation avait bien eu lieu par écrit et non par oral lors d’un entretien traditionnel.
Enfin, il est bon de rappeler qu’en son temps, Sigmund Freud lui même a quelquefois analysé des patients, uniquement à distance, par échanges de courrier.
Une thérapie brève peut-elle être efficace ?
Les thérapies brèves ont été développées dans les années 70, principalement aux Etats Unis, elles ont donc maintenant plus de 40 ans d’existence et les résultats obtenus permettent aujourd’hui d’assurer de leur efficacité, y compris sur le long terme. Ces nouvelles thérapies se différencient de l’approche “analytique” traditionnelle par le fait qu’elles ne se focalisent pas sur les racines du problème enfouies dans l’inconscient mais considèrent au contraire l’individu tel qu’il est ici et maintenant et tel qu’il souhaite se réaliser dans le futur. Elles ne cherchent pas à analyser les problèmes mais à trouver les moyens les plus efficaces pour les résoudre. Elles sont généralement plus rapides, moins chères et donnent souvent de meilleurs résultats que les thérapies analytiques. Le simple fait de ne pas se focaliser sur le passé, et de se concentrer sur les solutions plutôt que sur les problèmes permet de réduire considérablement la durée de la thérapie.
Elles ne remettent cependant pas en cause l’approche psychanalytique qui constitue une démarche profonde d’exploration de soi et nécessite un travail de longue haleine.
Qu’est ce qu’une Thérapie Brève Centrée sur la Solution ?
La Thérapie Brève Centrée sur la Solution est une nouvelle approche de la psychothérapie qui se concentre sur ce que les clients veulent réaliser en venant en thérapie plutôt que sur les problèmes qui les ont amenés à rechercher de l’aide. Elle a été développée à partir de 1978, dans la mouvance des thérapies systémiques, principalement par Steve de Shazer et Insoo Kim Berg au Centre de Thérapie Familiale Brève à Milwaukee dans le Wisconsin.
Le but de cette thérapie est d’identifier ce que le client désire changer dans sa vie et d’analyser ce qu’il met en oeuvre pour résoudre son problème. La thérapie brève centrée sur la solution permet alors de définir quelles sont les stratégies les plus efficaces pour la personne qui consulte, par rapport à son problème particulier et au contraire d’éliminer les démarches infructueuses, souvent exécutées par habitude mais vouées à l’échec.
C’est une thérapie fondée sur l’espoir d’un avenir meilleur pour chacun d’entre nous et sur le respect de la dignité humaine.
Comment choisir son psy ?
Il est bien sûr conseillé de vous renseigner en premier lieu sur la formation qu’a suivi le thérapeute et sur la méthode qu’il utilise afin de choisir une thérapie en fonction de vos sensibilités et de vos objectifs. Il est cependant important de rappeler qu’il existe différents chemins pour arriver à un même résultat. Donc quelle que soit la méthode qu’utilise votre psy ou quelles que soient les particularités de sa formation, le premier facteur à considérer est la qualité de la relation qui s’établit entre vous et lui. Si vous ne vous sentez pas en confiance avec votre thérapeute ou si vous avez l’impression qu’il ne vous comprend pas, c’est qu’il n’est probablement pas celui qui vous convient, sans que cela remette en cause ses compétences ou ses capacités. Dans le même ordre d’idée, de manière très pragmatique, si au bout de 4 à 5 séances, vous ne ressentez aucune amélioration dans votre vie, ou si vous avez au contraire l’impression d’aller encore plus mal il serait sans doute judicieux d’en changer.
Enfin, si vous pensez que votre psy a un comportement étrange, vous pouvez consulter les sites ci-dessous destinés à lutter contre les abus en psychothérapie et les dérives sectaires.